Naturalistes en lutte

Les informations des Naturalistes en lutte à Notre-Dame-des-Landes


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LES NOUES QUI POUSSENT TERRITOIRE ÉCOLOGIQUE ET AGRICOLE

Le projet environnemental et agricole « les Noues Qui Poussent »’NQP) est porté par des habitant·e·s de la ZAD et des membres des Naturalistes En Lutte (NEL), un groupe né en 2013 afin de réaliser l’inventaire faunistique et floristique du bocage concerné par l’ex-projet d’aéroport.

Les NQP tissent un lien entre diverses sensibilités établies sur ou concernées par les espaces bocagers humides et les enjeux de préservation de la biodiversité.

Pour rappel, la zone dite d’ « aménagement différé », devenue « Zone à défendre » (ZAD), a été peu impactée par le remembrement ; le maillage bocager y est particulièrement dense ainsi que les populations d’espèces protégées qui l’habitent. Certaines zones délaissées ont pu ainsi en quelques années exprimer tout le potentiel écologique qu’elles recèlent.

Aujourd’hui, alors que le projet d’aéroport a été abandonné, la zone se
retrouve de nouveau menacée.

Malgré les engagements pris par des agriculteurs, par la signature des différentes mesures environnementales dans les baux agricoles et par des conversions en agriculture biologique, des pratiques agricoles peuvent porter atteintes à des milieux fragiles. En particulier, la transformation de prairies en cultures annuelles ou leur réensemencement menace de nombreuses espèces et tend à terme à la raréfaction de la biodiversité comme partout ailleurs.

Ces changements de pratique seraient désastreux pour l’équilibre écologique de ce site préservé. Autre conséquence prévisible : la dégradation de la qualité de l’eau et de sa régulation, avec des répercussions importantes sur les bassins versants du Gesvres et de l’Isac.

VUE SUR LE BOCAGE

Le projet collectif des NQP se fédère donc autour de la mise en place d’un espace environnemental et agricole développant d’autres manières de faire et d’être.

Pour cela, l’association des NQP met en place une gestion à objectifs environnementaux, associée à des activités agricoles. Elle ajoute une zone pédagogique avec des temps d’apprentissage sur le terrain à travers des chantiers participatifs, l’étude des disciplines naturalistes et l’échange de connaissance sur le vivant, le sol et les pratiques agricoles compatibles avec le milieu.

Ces moments ont pour vocation le développement de nouveaux paradigmes dans la conduite de travaux agricoles et d’une prise en compte plus affirmée du monde vivant.
Soutenu par les associations de protection de l’environnement et aidé par les acteurs locaux qui n’ont jamais abandonné ce territoire, le projet des NQP a pour ambition de montrer qu’on peut activement enrayer l’érosion de la biodiversité. Il est ouvert au territoire et bien au-delà, pour partager ses expériences avec toute personne se reconnaissant dans ces objectifs.

UNE HISTOIRE SPÉCIFIQUE

La ZAD de Notre-Dame-des-Landes est aujourd’hui largement reconnue pour les expérimentations qui y sont nées et qui sont toujours portées par des personnes engagées à trouver d’autres formes de vies et de nouvelles formes de relations aux milieux naturels.

UNE TÊTE DE BASSIN VERSANT

Les terres du projet des NQP se situent de part et d’autre de la D281. La situation de ces parcelles, en tête de bassin versant, leur confère un rôle majeur : comme zone tampon dans la rétention et la régulation des eaux de pluie, comme zone d’épuration et dans le développement de la microfaune et des invertébrés aquatiques en participant à l’alimentation des ruisseaux qui les traversent.

Pour le maintien de la biodiversité, la qualité et la régulation des eaux, il est indispensable que ces espaces conservent leur vocation environnementale ; l’usage agricole doit aussi se conformer à des contraintes. L’arrachage des haies, le drainage, la pollution des terres par des apports d’intrants chimiques, la suppression des mares, le réensemencement des prairies, la mise à nu des sols auraient des effets désastreux sur l’ensemble des bassins versants dont celui du Gesvres (rivière récemment classée en première catégorie piscicole).

DU BESOIN D’ESPACES ENVIRONNEMENTAUX ET PÉDAGOGIQUES

La volonté des NQP est de préserver les acquis environnementaux développés sur ce territoire depuis 10 ans.

L’objectif est triple :

  • préserver et accroître la diversité des habitats écologiques de la zone
  • développer des activités pédagogiques autour de la biodiversité
  • développer des expérimentations en agro-écologie associées aux enjeux naturalistes

PROJET ENVIRONNEMENTAL

Si dans la séquence qui suit l’abandon de l’aéroport, les questions liées au sol et aux terres se retrouvent dissociées dans une dichotomie agricole et naturel, la volonté des NQP est de les réconcilier et de les prolonger, c’est-à-dire d’en prendre soin.

Les terres du projet des NQP ont été classées en enjeux forts dans le diagnostic agronomique et environnemental réalisé par l’État en 2019 et validé par le comité de pilotage de Notre-Dame-des-landes. Elles sont couvertes par des ZNIEFF de type 1 et 2, leur conférant un intérêt environnemental majeur.

Notre proposition tend à faire de la zone un espace dans l’esprit des « Espces Naturels Sensibles » (ENS) dont la gestion serait transmise à l’association des NQP. Cette  »zone naturelle » s’intégrera au PEAN (Périmètre de protection d’Espaces Agricoles et Naturels périurbains), afin de l’ouvrir à une gestion et à des pratiques propices à la biodiversité.

L’association des NQP, en concertation avec le Département, mettra en œuvre une politique de protection, de gestion et d’ouverture au public.

UNE GESTION QUI INTÈGRE DES PRATIQUES AGRICOLES…

Le projet des NQP est de produire de la biodiversité, en adaptant les pratiques agricoles classiques et nouvelles au milieu et non l’inverse comme il est couramment pratiqué. Inversant ainsi les paradigmes habituels.

Le territoire des NQP sera aussi un terrain d’expérimentations pédagogiques avec l’implication de différents partenaires :

…LES PARTENARIATS

Le territoire des NQP sera aussi un terrain d’expérimentations pédagogiques avec l’implication de différents partenaires :

– des établissements publics de formation et d’éducation
(comme le lycée agricole Rieffel de Saint-Herblain partenaire à l’automne 2018)

– les Naturalistes En Lutte (NEL), des associations environnementales (Bretagne Vivante, Ligue de Protection des Oiseaux, Groupe Mammalogique

– divers acteurs du monde agricole ouverts à des pratiques respectueuses de la biodiversité


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Soutien à l’école des tritons

zad nddl – Appel à soutenir la construction de l' »école des tritons » sur une bâtisse historique détruite par le projet d’aéroport.

Nous appelons aujourd’hui à soutenir la construction de l' »École des tritons » sur la zad de Notre-Dame-des-Landes, lieu de formation ouvert sur un jardin et sur le bocage qui s’inscrit dans la continuité de l’histoire et des pratiques des « naturalistes en lutte ».

Pour donner vie à ce projet en 2021, nous avons besoin de récolter 20,000 euros pour financer les coûts liés à la collecte de matériaux et d’outils qui permettront de réaliser les premières étapes d’auto-construction. Une campagne de financement contributif hello asso vient d’être lancée en cette fin d’année. 

Cette « Maison de l’écologie et de la résistance », cherchera à favoriser la croissance de l’empathie dans nos relations avec les êtres vivants. Elle reliera cette attention avec les formes de paysannerie collective qui se propagent dans le bocage et au-delà. Elle sera aussi une base pour étayer des mobilisations et actions contre « l’intoxication du monde », ainsi qu’un espace d’éducation populaire et dissident à même de se déployer sur divers autres enjeux théoriques et pratiques…  

Cette école du vivant sera bientôt installée sur l’un des bâtis historiques détruits à coup de tractopelle par le projet d’aéroport. Grâce aux dynamiques de chantiers participatifs sur zone, au bois de la forêt de Rohanne et aux structures artisanales du bocage, l’École des tritons est sur le point de sortir du sol. Autant  de rêves à concrétiserpour lesquels nous allons avoir besoin de soutien politique et matériel.

Pour soutenir la campagne de financement contributif, cliquez ici

Pour découvrir et signer le texte-manifeste détaillé sur le projet d’école des tritons, déjà appuyé par un premier ensemble de soutiens collectifs et individuels, envoyez nous un mail àecoledestritons@riseup.net et retrouvez le texte .

Vous pouvez par ailleurs nous soutenir en :

– étant présent·e lors de la levée de charpente inaugurale accompagnée d’un évènement public

– participant aux chantiers qui feront suite à la pose de la charpente et en faisant vivre le projet dès les premières étapes par un certain nombre d’initiatives et contenus


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Les Naturalistes en lutte en deuil

André nous a quittés, militant de la première heure, nous nous sommes côtoyé régulièrement dans les moments festifs et de lutte, dans les réunions et sur le terrain lors des chantiers et des prospections naturalistes sur la ZAD.

Éliane et toi faisiez parti des fidèles sur qui on pouvait compter !

De tout cœur avec toi Éliane dans ce triste moment.

Une cérémonie aura lieu le mercredi 11 mars à 11h30 au cimetière du Parc
à Nantes. »

André

En pleine action de restauration de la lande des Fosses Noires sur la ZAD

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André, au centre avec Éliane à sa gauche et une belle brochette de NEL qui l’entoure lors du curage d’une mare à Luronium natans


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Retour sur la machine judiciaire …

Les Naturalistes en Lutte sont affectés par les arrestations récentes de personnes résidant sur la ZAD de Notre-Dame des Landes. La plupart d’entre-elles habitent la ZAD depuis plusieurs années et se sont lancées en 2018 dans le processus de l’installation paysanne sur ce lieu. Elles font donc partie de cette équipe précieuse qui s’est engagée dans l’aventure collective inédite de cultiver la terre tout en prenant soin de ce « réservoir majeur de biodiversité » sauvé du béton mais pas encore de l’agriculture productiviste. Ainsi, mercredi dernier, nous avions rendez-vous avec deux éleveurs pour travailler ensemble sur la mise en place de pratiques favorables à la conservation des éléments naturels qui font la valeur de ce site. Un de ces deux éleveurs était hélas, au jour du rendez-vous, en détention provisoire.

Les avocats de ces personnes nous indiquent qu’une telle détention est très peu fréquente dans des cas semblables, éloignant les personnes de leur famille et de leur lieu de travail. Nous nous questionnons aussi sur le dispositif policier démesuré mis en place pour les arrestations.

Ces événements et leur mise en scène sont bien évidemment utilisés par ceux qui n’ont pas défendu les terres agricoles et naturelles et qui, sans pudeur aujourd’hui, réclament leur usage exclusif dans le cadre d’agrandissements opportunistes. Cela peut aussi faire peur et affaiblir les soutiens de ce mouvement qui continue de prendre en main l’avenir du bocage préservé.

Fort heureusement, la zone reste riche d’un grand nombre de personnes, toujours pleines d’énergie et de motivation pour notre projet commun, toujours pleines de curiosité envers la nature et conscientes de ce qu’elle a de précieux. Cette vie associant la solidarité, le soin du vivant, des réponses au changement climatique, le tout bien loin d’une « mise sous cloche » doit continuer. C’est pourquoi nous, Naturalistes en Lutte, toujours engagés dans la pérennisation de ce projet , sommes solidaires des personnes arrêtées.

Nous invitons donc, toutes les personnes qui nous ont soutenus contre le projet d’aéroport, à manifester leur soutien à nouveau, pour que la victoire obtenue collectivement ne soit pas vidée de son sens : la protection du bocage comme zone environnementale habitée. e.


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Libre accès aux données

Le monde vivant de la ZAD ne sera pas enseveli sous le béton. Notre travail d’inventaire et d’analyse qui a participé à cette victoire ne doit pas rester dans nos carnets. L’ensemble des données, répertorié et cartographié, est à partir d’aujourd’hui en libre accès via les liens de téléchargement ci-dessous pour que cette connaissance soit utile à la protection des milieux naturels et des espèces.

D’autres menaces de destruction sont toujours présentes : l’agriculture intensive, l’urbanisation inadéquate, les nouvelles énergies mal implantées, …. Nous continuons donc à travailler sur l’après, car celui-ci ne doit pas se faire sans la prise en compte de l’ensemble des êtres vivants sur ce territoire si riche. 

N’hésitez pas à faire vivre ces données, en les complétant par de nouveaux inventaires, en veillant au respect des milieux de vie (haies, mares, prairies, boisements,….) de ces espèces en grande partie protégées et en vérifiant qu’elles soient bien prises en compte dans les futurs documents officiels de tout type actuellement et à l’avenir… .

Restons vigilants !

Les Naturalistes en luttes

 

Pour télécharger le rapport :

Rapport bilan inventaire ZAD

Pour télécharger les couches SIG (on vous recommande Qgis pour les lire)

Couches SIG

colibri2

 


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Urgence espèces protégées en danger

Madame La Préfète,

Nous attirons votre attention sur les différentes maisons évacuées ces derniers jours, à savoir Le Phénix, La Freusière, Les Domaines, et qui seraient vouées à destruction.

Nous avons observé la présence de Lézards des murailles (Podarcis muralis) sur les murs des trois habitations, d’Hirondelle rustique (Hirundo rustica) en pleine nidification aux Domaines et à la Freusière ainsi que la présence de chiroptères, objectivé par la présence de guano sous les combles et l’observation directe en sortie de toit à la tombée de la nuit de Pipistrelle sp. (Pipistrellus pipistrellus) aux Domaines et au Phényx.

Ces espèces sont protégées par la réglementation au niveau européen : Directive Habitat, annexe II et V pour les chiroptères et le lézard des murailles et la Directive Oiseaux pour l’hirondelle rustique ;  au niveau national : article 2 de l’arrêté du 23 avril 2007 pour les chiroptères , article 2 de l’arrêté du 19 novembre 2007 pour le lézard des murailles et article 3 de l’arrêté du 29 octobre 2009 pour l’hirondelle rustique.

Pour rappel (non exhaustif) :

Pour les espèces d’oiseaux  :
I. ― Sont interdits sur tout le territoire métropolitain et en tout temps :
la destruction intentionnelle ou l’enlèvement des œufs et des nids ;
― la destruction, la mutilation intentionnelles, la capture ou l’enlèvement des oiseaux dans le milieu naturel ;
la perturbation intentionnelle des oiseaux, notamment pendant la période de reproduction et de dépendance, pour autant que la perturbation remette en cause le bon accomplissement des cycles biologiques de l’espèce considérée.
II. ― Sont interdites sur les parties du territoire métropolitain où l’espèce est présente ainsi que dans l’aire de déplacement naturel des noyaux de populations existants la destruction, l’altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux.

La Freusière et les Domaines : nids d’Hirondelle rustique (21/05/2018)

Pour les espèces de mammifères  :

I. – Sont interdits sur tout le territoire métropolitain et en tout temps la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux dans le milieu naturel.

II. – Sont interdites sur les parties du territoire métropolitain où l’espèce est présente, ainsi que dans l’aire de déplacement naturel des noyaux de populations existants, la destruction, l’altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux.

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Les Domaines, guano de chiroptère (21/05/208)

Pour les espèces d’amphibiens et de reptiles  :

I. – Sont interdits, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la destruction ou l’enlèvement des oeufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux dans le milieu naturel.
II. – Sont interdites sur les parties du territoire métropolitain où l’espèce est présente ainsi que dans l’aire de déplacement naturel des noyaux de populations existants, la destruction, l’altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux. Ces interdictions s’appliquent aux éléments physiques ou biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au repos de l’espèce considérée, aussi longtemps qu’ils sont effectivement utilisés ou utilisables au cours des cycles successifs de reproduction ou de repos de cette espèce et pour autant que la destruction, l’altération ou la dégradation remette en cause le bon accomplissement de ces cycles biologiques.

Capture d_écran 2018-05-24 à 09.57.59

Les Domaines, Lézard des murailles (21/05/2018)

Le respect de l’application du droit vous incombe en tant que représentante de l’état.

La destruction des habitats des espèces protégées amplifierait encore l’érosion de la biodiversité qui est restée préservée ces 50 dernières années, et inventoriées au cours des cinq années passées par les Naturalistes en lutte.

Bien cordialement, 

Les Naturalistes en lutte